Les polymyxines

Fiches antibiotiques
Les polymyxines

Parmi ce groupe, 1 antibiotiques (molécules) sont utilisés en Suisse:

Colistine

(Colistin)

Mode d'action: membrane cytoplasmique

Cette famille d’antibiotiques agit sur la membrane cytoplasmique de la bactérie.

membrane cytoplasmique

Spectre

La colistine couvre les bactéries à Gram négatif.

Indications principales

La colistine ne doit jamais être utilisée en traitement empirique et toujours en association avec un autre antibiotique.
Il s'agit d'un traitement de sauvetage pour les infections sévères à bactéries gram négatives multi-résistantes (ex : Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii et les entérobactéries) ou entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC)

Contre-indications principales

La colistine ne doit pas être utilisée en cas d'hypersensibilité à la colistine, à la polymyxine B ou en cas de myasthénie gravis.

Données pharmaco-cinétiques : métabolisme et élimination

La colistine est un antibiotique « dose- et temps-dépendant », c'est à dire que son efficacité dépend non seulement du pic plasmatique mais également du temps de contact avec le germe. Il convient par conséquent de prévoir un dosage des taux pics plasmatiques (pour doser l’efficacité : viser 10x la CMI du germe) et des taux résiduels pour écarter des risques de toxicité.
L’élimination est en majeure partie rénale.
Après la 1ère dose qui est identique quelle que soit la fonction rénale (dose de charge), il convient donc d’adapter la posologie à la fonction rénale du patient.

Effets secondaires principaux

- néphrotoxicité rénale (réversible)
- toxicité neurologique (paresthésies, troubles visuels, ataxie)

Monitoring à prévoir

- suivi de la fonction rénale
- taux pics et résiduels plasmatiques

Interactions médicamenteuses (non exhaustif)

- médicaments néphrotoxiques : augmentation du risque de néphrotoxicité
- myorelaxant ou curarisant, aminoglycosides : Risques accrus de blocage neuromusculaire

Résistances

La résistance à la colistine est codée par les gènes mcr-1 ou mcr-2.

 En 2015, une équipe de chercheurs chinois a découvert sur un plasmide ce gène permettant le transfert de la résistance à la colistine entre bactéries intestinales. Toutes les études récentes qui visaient explicitement à identifier le gène mcr-1 montrent qu’il existe depuis au moins dix ans en Europe, mais à une très faible prévalence. Aucun gène mcr n’a été trouvé dans les isolats de personnes saines, ni dans ceux des animaux de rente en Suisse (porcs, veaux et volailles), des animaux domestiques ou de la viande de volaille indigène.