Cet article, paru dans le journal Clinical Infectious Diseases en juin 2019, illustre la complexité de l’élaboration d’un programme pérenne et adapté d’antibiotic stewardship : De tels programmes ne sont pas systématiquement construits de manière spécifique aux spécialités médicales qu’ils ciblent. Or, dans la pratique médicale, la « culture » d’un service ou d’une spécialité influence la manière dont sont prescrits les antibiotiques et la prise en compte de tels facteurs dans le processus d’accompagnement semble essentielle pour surpasser les barrières rencontrées lorsqu’il s’agit d’intervenir sur la manière de prescrire.  

Ce papier décrit une étude qualitative (constituée de plus de 100 heures d'observations suivies d’interviews semi-structurés), menée dans un hôpital universitaire londonien de 1300 lits. L'étude s’intéresse à la manière dont sont prescrites les antibiothérapies et les facteurs qui influencent les médecins prescripteurs, en se focalisant sur le moment de la visite médicale.

Les résultats de ce travail suggèrent que dans les unités de médecine, le processus décisionnel est fondé sur une approche collective (contribution des pharmaciens, des spécialistes en maladies infectieuses et de microbiologie médicale). De plus, le transfert du patient depuis le service d’urgences à l’étage de médecine semble être un moment clé d’optimisation du traitement antibiotique, lorsque la responsabilité médicale change, que la situation clinique du patient est stabilisée et que le patient est réévalué.

Dans les services chirurgicaux, du fait de leur organisation intrinsèque et d'une conception plus verticale de la hiérarchie, les chirurgiens expérimentés sont souvent moins présents dans le service puisqu'essentiellement occupés par l’activité au bloc opératoire ou à leurs propres consultations, laissant le personnel plus jeune prendre des décisions médicales complexes. Il en résulte parfois une prise de décision plus défensive, fondée sur une approche préventive, entraînant une utilisation plus rapide et prolongée des antibiotiques.

Une approche plus personnalisée selon le type, la taille, l'organisation interne et les besoins du service ciblé permettrait un meilleur impact des différentes actions menées par un programme d'antibiotic stewardship.

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