La visite médicale, un temps privilégié pour questionner les antibiothérapies
Pour un médecin prescripteur hospitalier, chaque jour offre l’opportunité de lutter contre la résistance aux antibiotiques et ralentir la sélection de bactéries multirésistantes.
L’usage raisonné des antimicrobiens est un enjeu essentiel dans la pratique clinique : toute antibiothérapie non indiquée, administrée pour une durée trop longue, avec un spectre trop large ou une posologie inadaptée impacte non seulement le microbiome du patient traité mais aussi l’écologie du service et à plus grande échelle, celle de l’hôpital.
Ainsi, la visite médicale quotidienne au lit du patient est un temps privilégié pour réviser de manière structurée les prescriptions antibiotiques.
Connaissez-vous le Principe “Start Smart, then focus!” proposé par la santé publique du Royaume-Uni (cliquez ici) ? Il offre une approche simple pour questionner la conformité des prescriptions antibiotiques.
Plus particulièrement, 48-72h heures après l’instauration du traitement, puis quotidiennement durant la visite médicale, il propose 5 actions possibles :
- Interrompre les antibiothérapies débutées empiriquement si, après investigations, il n’y a pas d’évidence d’infection
- Cibler le spectre antibiotique aux résultats microbiologiques
- Relayer la voie intraveineuse à la voie orale en l’absence de contre-indication
- Etablir la prochaine date d’évaluation, en fonction de l’évolution clinique, d’une sanction thérapeutique/chirurgicale ou d’un nouvel examen radiologique
- Référer le patient dès que possible et selon les indications au service d’antibiothérapie parentérale ambulatoire référent
Chaque décision concernant l’antibiothérapie doit être documentée dans le dossier médical. Lutter contre la résistance antibiotique, c’est aussi un travail d’équipe !