To treat or not to treat?

Quizz
To treat or not to treat?

Que dire au sujet d'un patient de 92 ans, porteur d’une SV à demeure et hospitalisé pour angor, chez qui un traitement par ciprofloxacine a été débuté à l’EMS au vu d’urines malodorantes, d’une leucocyturie et d’une bactériurie à P.mirabilis (10E5)?

2 réponse(s) correcte(s)

Une urine malodorante est un signe clinique classique d’une infection urinaire.

Une urine malodorante est un signe clinique classique d’une infection urinaire.

faux : les signes classiques d’une infection urinaire basse sont la dysurie, la pollakiurie ou le besoin impérieux. Une urine malodorante n’est pas spécifique d’une infection.

Ce patient présente une bactériurie avec un seuil significatif, qui, couplée à une leucocyturie, signe une infection urinaire : un traitement antibiotique est bel et bien indiqué.

Ce patient présente une bactériurie avec un seuil significatif, qui, couplée à une leucocyturie, signe une infection urinaire : un traitement antibiotique est bel et bien indiqué.

faux : Bien que nous sommes en face d’une bactériurie vraie au vu du seuil significatif, d’une monoflore et d’un pathogène compatible, il est très fréquent d’en documenter chez les patients âgés (> 20%), comorbides, institutionnalisées (15-40% chez les hommes) et porteurs de sondes urinaires (100%). De même, une leucocyturie est fréquemment retrouvée chez un patient porteur d’une sonde à demeure sans qu’elle soit un indicateur d’inflammation. Nous sommes ici en présence d’une bactériurie asymptomatique qui ne nécessite aucun antibiotique.

A la lumière des éléments rapportés, il n’y avait pas d’indication à procéder à une analyse d’urine chez ce patient.

A la lumière des éléments rapportés, il n’y avait pas d’indication à procéder à une analyse d’urine chez ce patient.

vrai : En l’absence de symptômes évocateurs d’une infection urinaire, il n’y a pas d’indication à procéder à une culture d’urine, puisqu'il n'y aura pas d’indication à débuter un traitement en cas de bactériurie documentée. L’exception réside chez les femmes enceintes pour lesquelles un dépistage précoce de bactériurie est recommandé et avant une TURP ou autre interventions urologiques spécifiques.

L’usage de quinolones doit s’accompagner de précautions de manière générale mais d’autant plus dans la population âgée.

L’usage de quinolones doit s’accompagner de précautions de manière générale mais d’autant plus dans la population âgée.

vrai : Les effets secondaires les plus connus des quinolones sont l’allongement du QTc, la néphrotoxicité, la neurotoxicité, notamment l’augmentation des risques de confusion, la rupture tendineuse. Ici, les risques de toxicité surajoutés aux risques d’effets secondaires (notamment la colite à C.difficile) ou d’intolérance engendrés par la prise inutile d’antibiotiques sont majeurs.