5 raisons de participer à la lutte contre l'antibiorésistance

1. Nous perdons en efficacité

1. Nous perdons en efficacité

Le compte à rebours est lancé!

Le constat est sans appel. L’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques est une réalité, favorisée notamment par le mauvais usage des anti-microbiens sur les dernières décennies. Malgré son petit bassin de population, la Suisse n’est par épargnée par ce phénomène. « Un manque d’antibiotiques efficaces est une menace pour la sécurité sanitaire aussi grave qu’une flambée soudaine d’une maladie mortelle » estime le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Si rien n’est entrepris, la situation globale va rapidement s’aggraver ; dans les cas extrêmes, les médecins pourraient ne plus avoir à disposition d’antibiotiques efficaces pour traiter certaines infections. Nous nous retrouverions à l’ère post-antibiotique, où des infections courantes deviendraient à nouveau meurtrières.

L’antibiorésistance gagne du terrain avec très peu d’options thérapeutiques prometteuses…

Les recherches pour le développement de nouvelles molécules sont longues et coûteuses.

Il suffit de quelques années après la commercialisation d'une nouvelle classe antibiotique pour que les bactéries s'adaptent et développent des résistances.

Le marché des antibiotiques est peu rentable et impose de trouver de nouveaux modèles médico-économiques.

2. Nous avons tous un rôle à jouer

2. Nous avons tous un rôle à jouer

La résistance aux antibiotiques nous concerne tous !

Les acteurs de la médecine humaine, vétérinaire et du secteur agro-alimentaire doivent s’unir sur la ligne de front : L’OMS et les organisations de santé publiques multiplient les campagnes de prévention et mettent en place des actions de sensibilisation, suivant le principe « un monde, une santé ». Des efforts politiques visant à garantir des soutiens financiers et techniques aux systèmes de santé sont fondamentaux. A titre individuel, les antibiotiques ne seront pris que sur prescription médicale. Ils ne seront pas partagés avec d'autres personnes et les posologies seront respectées. Enfin, tout professionnel de santé œuvrant dans les secteurs hospitaliers ou ambulatoires a le devoir de questionner l'indication de chaque prescription antibiotique, de se tenir informé des recommandations à disposition et d’accompagner toute administration antibiotique d’explications claires à fournir au patient.

3. Chaque action compte!

3. Chaque action compte!

L’effet papillon

A chaque fois qu'une personne prend des antibiotiques, sa propre flore bactérienne (microbiote) sera modifiée, avec la sélection de bactéries résistantes à l'antibiotique administré. Ce phénomène s'appelle « pression de sélection ».

Les bactéries résistantes peuvent être transmises à d'autres personnes dans l'entourage proche. A ces risques, s’ajoutent les effets écologiques en lien avec la dispersion des résidus des molécules antibiotiques dans l’environnement, au travers des eaux usées. Chacun est un maillon de la chaîne et chaque prescription, chaque jour d’antibiothérapie supplémentaire contribue à favoriser la pression de sélection et entretenir le cercle vicieux.

Les antibiotiques restent un outil fondamental de la pratique médicale moderne et sauvent des vies chaque jour. Ils ne doivent cependant être utilisés que lorsqu’ils sont strictement nécessaires, chaque prescription  non-justifiée ayant des effets collatéraux.

4. Les recommandations évoluent

4. Les recommandations évoluent

Renforcer ses connaissances et se tenir informé, tel est l’enjeu !

Les modalités de prescription des antibiotiques évoluent. Pour plusieurs infections, la non-infériorité de traitements antibiotiques plus courts a pu être démontrée. Les indications à administrer des prophylaxies antibiotiques dans certains groupes de population ont, elles aussi, fait l’objet de changements de recommandations au cours des dernières années. Par ailleurs, l’écologie locale des germes résistants, guidant la prescription empirique du traitement antibiotique, est dynamique. Garantir une utilisation optimale de nos antibiotiques nécessite la mise à disposition de plateformes d’informations claires, facilement accessibles et régulièrement mises à jour.

5. L’étude Objectif Préservation Antibiotiques est là pour vous aider!

5. L’étude Objectif Préservation Antibiotiques est là pour vous aider!

Une équipe dédiée se mobilise auprès de 8 hôpitaux volontaires

Face à une charge de travail toujours grandissante, le temps manque souvent pour connaître toutes les dernières mises à jour. De plus, dans la pratique médicale, les habitudes, parfois dépassées, ont souvent la dent dure ! La nécessité d’accompagner les médecins prescripteurs a justifié la mise en place de programmes « d’antibiotic stewardship » nationaux. Ces derniers regroupent plusieurs objectifs tels que l’implémentation de recommandations locales par exemple, mais également une revue régulière des prescriptions antibiotiques par des spécialistes en maladies infectieuses avec feedback et partage des connaissances. C'est la stratégie visée par notre opération, qui propose un passage hebdomadaire dans les unités participant à l’étude pour évaluer la prescription de certains antibiotiques nécessitant une stratégie d'épargne.

Découvrez notre équipe

Laurence Senn

Laurence Senn

Responsable du projet

Estelle Moulin

Estelle Moulin

Première investigatrice

Catherine Plüss-Suard

Catherine Plüss-Suard

Pharmacienne responsable

Nous n’agissons pas seuls

En Suisse, depuis 2004, le centre suisse pour le contrôle de l'antibiorésistance (anresis.ch) rassemble des données sur la résistance et la consommation des antibiotiques transmises par des laboratoires de microbiologie et par les pharmacies.

Les offices fédéraux de la santé publique (OFSP), de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), de l’agriculture (OFAG) et de l’environnement (OFEV) ont été chargés d’élaborer une stratégie nationale conjointe contre la résistance aux antibiotiques (StAR), incluant le développement de consignes nationales pour la prescription antibiotique.